Fondée en 2005 par Stephan Chevalier et Sergio Morales, Chevalier Morales s’intéresse à la production d’une architecture contemporaine sensible et responsable à de multiples niveaux. Sensible aux qualités intrinsèques des matériaux, aux diverses nuances de lumière, aux formes et aux espaces qui encadrent et teintent les lieux dans lesquels les gens évoluent. Sensible également aux individus, à leurs besoins, à leurs idées et à leur confort comme éventuels usagers des édifices conçus pour eux. Responsable aussi envers la communauté et l’environnement dans lesquels s’insère leur travail. Les enjeux actuels, comme les problèmes de gaspillage énergétique et de pollution, le réchauffement planétaire, et futurs, comme celui des réserves mondiales d’eau potable, sont adressés à l’intérieur de leurs interventions, non pas de manière esthétique ou encore par phénomène de mode, mais réellement comme une responsabilité fondamentale.
À l’ère de l’information, des vitesses abstraites, de l’instantanéité et de la globalisation, les trajectoires de pensée en architecture demeurent nombreuses et extrêmement variées. À côté des valeurs occidentales du 21e siècle comme la multiplicité, l’exactitude, la légèreté, la rapidité et la précision que les fondateurs endossent à titre d’aide-mémoire pour un nouveau millénaire1, une place importante est également donnée à des concepts comme ceux de mouvement, de territoire et d’identité. Dans le quotidien de la firme, le travail de création envisage le bâtiment comme une intervention physique qui dépasse les limites de ses propres fondations et qui influe sur le territoire et sur l’identité des individus et des collectivités. Ce travail s’inspire également d’une lecture libre et élargie du contexte social, culturel et économique du projet, afin de constituer par la même occasion un commentaire critique.
Conscients d’être parmi les seuls généralistes dans une industrie de la construction où chaque métier demeure une spécialité de plus en plus pointue, Stephan Chevalier et Sergio Morales considèrent que le rôle de l’architecte est en définitive assimilable à celui d’un réalisateur, d’un coordonnateur et d’un leader. Ce dernier étant capable de rassembler les gens autour d’une aventure sociale commune et de s’assurer que l’ensemble final possède la rigueur, la cohérence et les qualités esthétiques recherchées au début des étapes de conception. L’architecture, de la manière dont elle est produite aujourd’hui, dans les conditions actuelles de l’industrie de la construction, exige que les architectes pensent de manière globale et ne perdent jamais de vue l’objectif visé.
1 Italo Calvino, Leçons américaines, 1989
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